Par L'Essentiel
Né en 1980 à Dakar, Omar Victor Diop développe un intérêt pour la photographie dès son plus jeune âge. Enfant, il est nourri par les chefs-d’œuvre de la littérature Afro-
Caribéenne, et par des personnages tels que « Ségou » de l’auteur Maryse Condé, qui passent de l’état « d’étranger » à celui de « notable » dans une société donnée.
Omar Victor Diop considère ce parcours comme étant représentatif du sien, un parcours au cours duquel il s’est retrouvé du côté des minorités qui doivent prendre exemple sur des modèles d’adaptation à des contextes différents et de nouvelles
manières d’être.
Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris, il travaille d’abord à la British
American Tobacco Afrique. Cependant il met fin à une carrière en communication d’entreprise pour se consacrer pleinement à sa carrière d’artiste, et connaît un grand succès aux Rencontres de Bamako, biennale de la photographie africaine en 2011.
Se distinguant par une œuvre qui combine les arts plastiques, la mode et le portrait photographique, il affectionne particulièrement le mélange de la photographie avec d’autres formes artistiques, entre autres la création textile, le stylisme et l’écriture créative pour donner vie à son inspiration.
Trois séries seront présentées au DIDAM : la série « Studio des Vanités » en 2013, qui dresse le portrait d’une génération africaine créative, ambitieuse et urbaine. Il capture le style de vie et la diversité des sociétés modernes africaines et s’inspire alors des grands photographes africains historiques (Mama Casset, Seydou Keïta, Malick Sidibé), ainsi que le célèbre créateur Jean-Paul Goude. Avec « Diaspora », en 2014, Omar Victor Diop se met en scène en rejouant des portraits de notables africains ayant marqué l’histoire. Cette série marque le début d’une consécration internationale. Enfin, la série « Liberty » (2017) évoque et juxtapose des moments marquants de protestations noires. Ces représentations sont un hommage à ceux qui aspirent à la liberté et à la dignité.
L’œuvre d’Omar Victor Diop fait le lien entre l’histoire et la modernité des sociétés africaines : « Cela fait exactement dix ans que j’ai saisi un appareil photo avec l’intention de montrer la lutte de mon peuple, ses moments de fierté, son altruisme, son incroyable diversité et sa capacité d’adaptation. »